Forum SDA. 10 ans après la défaite de Sauron, alors que la Terre du Milieu est en paix, les deux derniers sorciers font leur apparition. Leur but ? Remplacer Sauron.
Le Quartier de l'Ouest, principalement composé de collines dispersées, contient trois des plus grandes « villes » hobbits : Hobbitebourg, « capitale » administrative — toute théorique — de la Comté, Bourg de Touque, et enfin, aux confins occidentaux du territoire hobbit, la ville de Grand'Cave sur les Hauts Blancs.
Le Quartier du Sud est quant à lui un espace de bocage, ainsi que peut le laisser penser la présence de haies, probablement destinées à « briser » le flux d'ouest qui semble décidément souffler très fort en ces contrées soumises à l'influence de la Grande Mer (Belegaer) — hypothèse d'un climat océanique que vient corroborer la présence de la végétation naturelle du domaine océanique : hêtres, ormes, frênes, chênes, bouleaux, etc. Bocage, donc, pour le Quartier du Sud, où l'élevage — probablement sur des pacages qui sont des terres en jachère (optimisation du saltus) — et la polyculture maraîchère bien irriguée, quoique sans doute peu mécanisée, côtoie des cultures plus spécialisées comme celle des meilleures variétés d'herbe à pipe, aux plants jalousement gardés. À cette exploitation de l'ager, il faut ajouter celle de l'espace forestier (ou silva), à des fins de menuiserie ou de construction. Enfin, on peut supposer que la forme d'habitat dominante dans cet espace de bocage est celle de l'habitat dispersé. Ceci expliquerait l'absence de véritable pôle urbain dans le Quartier du Sud — à l'exception notable de Longoulet qui joue un rôle central dans le commerce intérieur et extérieur de l'herbe à pipe produite sur son propre finage.
On s'arrêtera enfin sur le cas du quartier de l'Est, à l'habitat plus groupé et resserré autour des rives du fleuve Brandevin. Malgré la grande « haie », qui borde la Vieille Forêt, réputée maléfique, l'extrême est ce quartier, souvent nommé « Pays de Bouc », est ouvert sur l'extérieur par la Route de l'Est, qui franchit le Pont du Brandevin. Une telle ouverture témoigne de la tradition commerciale de ce peuple, et rappelle l'importance du pont dans la connexion interurbaine, en ce qu'il permet, au même titre que le gué mais en autorisant le passage des charrettes, de franchir une véritable frontière physique. Ce pont peut être en pierre, comme sur le Brandevin, ou bien en bois mais il témoigne toujours d'une volonté d'aménager l'espace physique, au même titre que la plantation de saulées et d'aulnées le long des berges (rangées d’arbres au système racinaire profond et au chevelu bien développé, aussi nommées « ripisylves » par les biogéographes), afin d'en assurer la stabilité et empêcher la formation de fondrières. On voit, par cet exemple de l'extraversion du Quartier de l'Est, que la colonisation hobbite ne s'est pas tant réalisée par un marquage physique du territoire ou par un contrôle des frontières — de fait : il y a en tout et pour tout « shirrifs » affectés à la surveillance des frontières — que par une forme de mise en valeur plurielle et non prédatrice. C'est que l'urbanisation de la Comté, telle qu’elle nous est décrite en l'an 3018 du Tiers Âge (TA), répond à une genèse complexe que seule une démarche géohistorique permet de retracer.
Sept cent quarante ans après la fondation de la Comté, Gorhendad Vieilbouc traversa le Brandevin, fonda Château-Brande et s'y installa pour vivre avec sa famille, qui prit le nom de Brandebouc. Les Hobbits y prospérèrent et colonisèrent des terres gagnées sur la Vieille Forêt, s'éloignant de plus en plus du fleuve jusqu'à l'édification de la Haie, qui devait les protéger des périls de la Vieille Forêt. Les Hobbits du Pays de Bouc étaient considérés comme des originaux par les Hobbits de la Comté, notamment à cause de leur caractère plutôt aventureux et de leur maîtrise de la navigation sur le Brandevin. Cependant, du fait de leur voisinage avec la Vieille Forêt, ils étaient plus prudents que les autres Hobbits, fermant leurs portes à clé la nuit.